Face à des milliers de personnes réunies au stade du 26 Mars de Bamako, Ibrahim Boubacar kéita (IBK), candidat à sa succession à la présidentielle du 29 juillet au Mali, réaffirmait dimanche après-midi qu’il ne cédera pas son fauteuil quand au même moment, son principal adversaire, Soumaïla Cissé, réclamait le « changement » sur le boulevard de l’indépendance.
Soumaïla Cissé accueilli avec une explosion de joie
Vêtu comme souvent d’un boubou blanc, IBK, à bord d’un 4X4, faisait, dans une explosion de joie, son entrée à 16H49 (GMT et locale) au stade du 26 Mars, qui a une capacité de plus de 50.000 places et où ses affiches et banderoles à son effigie étaient visibles.
Après un bain de foule, debout sur l’estrade aux côtés de son épouse Aminata Kéita, du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, du président de l’Assemblée nationale Issaka Sidibé, le chef de l’Etat cachait difficilement son émotion, au passage des artistes dont certains lui ont annoncé leur soutien.
« Avec tous ces soutiens comment je peux laisser le pouvoir? », lançait IBK en bambara (langue locale), sous des applaudissements nourris.
« N’ta Bla, Boua Ta bla, kèlè tê », qui signifie « je ne laisse pas » le pouvoir, « ce n’est pas la bagarre », réaffirmait-il, dans une joyeuse cohue, en réponse au slogan « Boua Ka Bla » (le vieux laisse le pouvoir) de l’activiste Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath qui soutient officiellement le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé.
Des mouvements de soutien au président ont créé en réplique à ce slogan de l’activiste Ras Bath « Boua Ta bla », pour dire que IBK « ne cédera pas son fauteuil ».
IBK, 73 ans, a assuré avoir « le soutien » de sa famille et accusé ses adversaires de le dénigrer.
Du côté de son adversaire Soumaïla Cissé qu’il affrontera le 29 juillet, le schéma était le même. Bain de foule, prestation d’artistes, hymne national avant de débuter la cérémonie.
Egalement vêtu d’un boubou blanc, Il a lui opté pour le boulevard de l’indépendance, un espace en plein air, pour lancer sa campagne.
Face à des milliers de militants, Soumaïla cissé, 69 ans, candidat pour la troisième fois à la magistrature suprême, a appelé au « changement » et invité les Maliens à renverser la tendance en sa faveur.
« Cette élection est la vôtre, ne vous la laissez pas voler », a dit M. Cissé, ajoutant: « Le Mali ne peut plus être spectateur de son destin comme c’est le cas depuis 5 ans ».
En présence de son épouse, Assitan Cissé, le principal opposant malien promettait qu' »aucun membre de (sa) famille ne sera nommé » ministre quand IBK assurait de son côté qu’il n’a « jamais » détourner les fonds de l’Etat comme le soutiennent ses adversaires.
Ouverte samedi, la campagne électorale se poursuit jusqu’au 27 juillet. Le scrutin aura lieu le 29 du même mois.