Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto, a soutenu vendredi à Bandjoun (Ouest), que sa formation politique, ne comprenait pas les raisons, pour lesquelles les autorités laissaient le pays « se détruire », au regard de la crise que connait le pays, lors d’un meeting.
Maurice Kamto déçu des autorités face à la crise qui dure deux ans
« Le MRC ne comprend pas qu’on laisse notre pays se détruire sous nos yeux, avec une crise qui dure depuis deux ans et qui est arrivé à un point, où des Camerounais tirent sur d’autres Camerounais », a indiqué M. Kamto.
Le président du MRC affirme n’avoir « jamais pensé » qu’il verrait « encore de son vivant, les événements semblables à ceux que le pays a vécus « entre 1955 et les années 70 », en référence aux incidents violents qui ont opposé (de 1955-1962) des nationalistes de l’Union des populations du Cameroun (UPC), tout d’abord au pouvoir colonial français, puis aux autorités du Cameroun nouvellement indépendant.
Ces évènements ont mené à la République fédérale du Cameroun, la réunification du Cameroun français et du Southern Cameroons britannique.
Le 20 mai 1972, Ahmadou Ahidjo (premier président de la République du Cameroun) organisa un référendum, pour mettre fin au système fédéral.
Depuis 2016, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique.
Un consortium de syndicats anglophones dissout, exigeait l’indépendance de leurs régions et le départ de Paul Biya (successeur de M. Ahidjo), au pouvoir depuis 35 ans.
Le consortium dénonçait également la marginalisation de la minorité anglophone (environ 20 % des 24 millions d’habitants) par rapport à la majorité francophone.
Axées au départ (octobre 2016), sur des aspects corporatistes, les revendications des avocats et enseignants anglophones se sont par la suite transformées en une crise sociopolitique, en raison des répressions des forces de l’ordre.
La situation s’est dégradée avec l’interpellation au Nigeria de 47 séparatistes, dont Sisiku Ayuk Tabe (leader) et leur extradition au Cameroun.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant des « forces de restauration de l’Ambazonie », un Etat imaginaire, sont devenus fréquents.
« Comment a-t-on pu laisser cela arriver ?, s’est interrogé Maurice Kamto, invitant les autorités à « expliquer » ce pourquoi des Camerounais s’entretuent.
La crise dans les deux régions anglophones du Cameroun, a favorisé le déplacement de 160.000 personnes, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).