Le président de la Coordination des syndicats du ministère burkinabè de l’Economie (CS-MEF), Mathias Kadiogo, a soutenu qu’ »aucune menace du gouvernement ne saurait ébranler la détermination » des agents qui ont entamé lundi une grève de 120 heures sur tout le territoire national, pour « exiger du gouvernement la satisfaction » de leurs revendications.
Après la grève, MAthias Kodiogo déclare ne pas céder à la pression
« Aucune menace du gouvernement ne saurait ébranler notre détermination », a dit M. Kadiogo, déplorant que les agents soient empêchés de « tenir (leur) piquet » de grève dans l’enceinte du ministère.
Lundi matin, une vingtaine de force de l’ordre étaient postés aux entrées du ministère de l’Economie.
« Nous ne voulons pas que les agents qui souhaitent travailler soient dérangés d’une façon ou d’une autre », a affirmé le secrétaire général du ministère, Abel Somé, pour expliquer la présence de la police.
« Le gouvernement, dans une dynamique de dialogue, a toujours permis l’accès au ministère aux grévistes, mais malheureusement soit ils font du bruit soit il y a des intimidations ou menaces », a-t-il poursuivi.
Vendredi, la CS-MEF a appelé « les travailleurs du ministère de l’Economie, des finances et du développement à observer un mot d’ordre de grève du 21 au 25 mai pour exiger du gouvernement l’examen et la satisfaction » de sa plateforme revendicative.
Au nombre de sept, les préoccupations des travailleurs portent notamment sur « le respect des engagements des autorités pour la reconduction du check off (cotisation des travailleurs) unilatéralement suspendu », « la restauration des dotations de carburant de fonctionnement des agents », ou encore leur relogement dans le bâtiment R+4 du ministère.
Les 4 et 5 avril, les travailleurs avaient observé une grève, malgré l’appel du gouvernement à y surseoir.
Le gouvernement avait affirmé dans un communiqué qu’à la suite du préavis de grève déposé par la Coordination des syndicats du ministère de l’Economie (CS-MEF), des « concertations se sont déroulées les 28, 29 et 30 mars 2018, sous la conduite du ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, des réponses précises ont été apportées à chacune des préoccupations faisant l’objet du préavis de grève ».
La CS-MEF avait apporté « un démenti formel » au communiqué du gouvernement, maintenant la grève.
Le 11 avril, le gouvernement burkinabè, à l’issue d’un conseil des ministres, a annoncé que des retenues sur salaire seront appliquées à tous les travailleurs qui ont part à la grève
« Depuis le dépôt d’un nouveau préavis le 4 mai, le gouvernement n’a daigné reprendre de quelconques négociations avec la CS-MEF », a indiqué Mathias Kadiogo, ajoutant que le gouvernement a « continué (à la suite de la grève d’avril) dans sa logique de répression » en confisquant leur matériel et en coupant de façon « abusive et arbitraire » les salaires d’agents.
Selon Abel Somé, la grève ne devrait pas se poursuivre, le gouvernement ayant apporté des « réponses significatives aux différentes préoccupations » des agents. Samedi, dans un communiqué, le gouvernement s’est notamment engagé à reloger les agents dans le bâtiment R+4 du ministère, au plus tard le 31 décembre.