Robert Mugabe serait-il pris dans une opération d’une chasse aux sorcières ? Des députés entendent convoquer l’ancien président zimbabwéen pour qu’il s’explique sur la gestion des fonds tirés de l’exploitation du diamant dans son pays.
La descente aux enfers de Robert Mugabe a-t-elle commencé ?
Alors qu’il avait négocié une retraite dorée avec les nouvelles autorités zimbabwéennes, les choses semblent pourtant tourner au vinaigre pour Robert Mugabe. L’ancien président du Zimbabwe est en effet dans l’oeil du cyclone à cause des nombreux scandales de corruption qui ont éclaboussé ses 37 ans de règne.
Le député indépendant Temba Mliswa, président la commission des mines et de l’énergie de l’Assemblée nationale, a en effet annoncé son intention de convoquer l’ex-président Mugabe devant sa commission du Parlement pour qu’il s’explique sur la perte de 15 milliards de dollars dans la filière diamant. Cette énorme perte serait due à la corruption et à l’évasion des capitaux qui gangrènent fortement l’économie zimbabwéenne.
À la suite des anciens ministres et autres hauts responsables de l’Administration Mugabe, les représentants du peuple veulent maintenant entendre le nonagénaire qui a dirigé le pays sans partage pendant près de 40 ans. Il est par ailleurs accusé d’avoir créé une caisse noire alimentée par les revenus diamantifères pour réprimer ses opposants, notamment Morgan Tsvangirai, afin de s’éterniser au pouvoir. C’est du moins ce que révèle l’ONG Global Witness dans l’un de ses rapports.
L’on pourrait donc dire que Robert Mugabe n’est pas encore au bout de ses peines après sa chute en novembre 2017. Son récent soutien au général Ambrose Mutinhiri, leader du Nouveau front patriotique (NPF), et opposant à la Zanu-PF, pourrait tout précipiter autour du père de l’indépendance zimbabwéenne.
Le président Emmerson Mnangagwa avait alors réagi : « Nous examinerons le problème. Nous ne savons pas si cela relève de la réalité ou pas, mais c’est un sujet sur lequel nous nous penchons. Si ces allégations sont fondées, nous prendrons les mesures appropriées. »
Mais très amer face à ce « harcèlement » dont il dit être l’objet, Mugabe s’est déchainé contre son ancien bras droit : « Je n’aurais jamais pensé qu’Emmerson Mnangagwa, que j’ai élevé, nommé au gouvernement et dont j’ai contribué à sauver la vie lorsqu’il était menacé de pendaison, se retournerait un jour contre moi, a-t‑il lancé. Il m’a trahi. »