Le président Buhari vient de suspendre son adhésion à l’accord de libre-échange institué par l’UA en 2012 et signé en janvier 2018. Se pliant aux exigences de certains de ses compatriotes, le président nigérian a refusé de se rendre au Rwanda où se tiendra un sommet extraordinaire à cet effet.
Buhari suspend l’adhésion de son pays à l’accord de libre-échange au sein de l’UA
Dans un communiqué, le président nigérian a annoncé qu’il ne se rendra pas au sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) à Kigali, au Rwanda. Muhammadu Buhari a en effet annoncé la suspension de l’adhésion de son pays à l’accord de libre-échange institué par les chefs d’État et de gouvernement de l’UA à Addis-Abeba, en Éthiopie.
Lors du 30e sommet de l’UA en janvier dernier, de nouvelles reformes, dont un accord de libre-échange, ont été entreprises en vue de redynamiser la coopération entre les pays du continent. Ce traité vise à intégrer les 54 pays africains dans une zone de libres-échanges commerciaux et doit regrouper à terme les zones régionales commerciales, à savoir la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Les chefs d’État et de gouvernement de l’UA tiendront donc, le 21 mars prochain dans la capitale du pays des mille collines, une réunion extraordinaire en vue du lancement officiel de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale (ZLEC). Cette décision intervient à l’issue de la réunion des ministres du Commerce de l’UA qui s’est tenue, les 8 et 9 mars à Kigali.
Cependant, la présidence du Nigeria a justifié son refus de participer à ce sommet extraordinaire de l’UA : « M. le président ne voyagera plus vers Kigali pour cet évènement parce que certains actionnaires nigérians ont fait savoir qu’ils n’ont pas été consultés. » En clair, Abuja a suspendu son adhésion à l’accord de libre-échange de l’Union africaine, car les actionnaires nigérians se disent « choqués par le manque de consultation dans ce processus ». La première puissance économique d’Afrique subordonne donc cet accord de libre-échange panafricain à une consultation beaucoup plus poussée.