En visite dans le Krindjabo ce 14 février, Guillaume Soro s’est livré à une partie de Maracana avec la jeunesse de la localité. Après un certain temps de jeu, le PAN s’est affaissé sur le terrain, plaignant tous les sportifs. Il a par ailleurs appelé des athlètes ivoiriens, notamment Kalou Salomon et Marie-Josée Ta Lou au secours via son compte Twitter.
L’appel au secours de Guillaume Soro qui en dit long
En politique, en sport comme dans toutes autres activités humaines, il faut un minimum de souffle, d’endurance et de persévérance pour arriver à ses fins. Ce constat est d’autant plus évident que Guillaume Soro vient d’en faire l’expérience. Lors de sa visite au Roi et à la population de Krindjabo, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne a véritablement communié avec ce peuple, sans grand protocole.
Après une virée dans un maquis de la localité, un bain de foule et un tour chez le roi, c’est surtout sur le terrain de Maracana que Bogotta (le surnom de Soro) s’est rendu pour livrer une partie de jeu avec ses partenaires du jour. Vêtu d’un maillot bleu (coq sportif), d’un jogging noir et endossant le numéro 3, il est entré sur le terrain pour faire montre de ses talents de footballeur.
Mais après quelques courses, dribbles et contrôles de balle sanctionnés par un but, Guillaume Kigbafori Soro était véritablement à bout de souffle et s’est même assis sur le terrain avant de déclarer : « Il ne faut plus crier sur les joueurs hein ! Où je suis-là, je suis fatigué, je ne marque plus le deuxième but. »
Après ce moment de communion avec la jeunesse de Krindjabo, GKS a aussitôt tweeté : « Même si le talent est intact (j’ai quand même marqué un but), le souffle est court. Je cherche @majo10s70 ou @salomon kalou pour me coacher. C’est là que tu vois que tu as pris de l’âge. »
Loin de tomber dans des oreilles de sourds, cet appel de l’ancien Premier ministre ivoirien a eu un écho favorable auprès des personnes qu’il a nommément interpellées. Marie-Josée Ta Lou, double vice-championne du monde d’athlétisme a aussitôt répliqué : « Du moment où c’est les Gouro qui te coach, ça va, tu pourras retrouver ton souffle. » Et Kalou Salomon d’ajouter : « @majo10s70 tu as coach le prési sur les Sprints, appelle en profondeur, et moi pour la finition devant le but. »
Reconnaissant de ce soutien spontané, Soro a remercié ses deux compatriotes issus de l’ethnie Gouro : « Au calme!!! Rae. Merci@salomonkalou@majo10s70. » Un peuple qui pourrait certainement lui apporter son soutient implicite au moment opportun.
L’engagement et l’ambition politiques de Guillaume Soro
Au-delà du terrain de football, Guillaume Soro est aussi et surtout engagé sur le terrain politique. L’homme a fait ses armes à la tête de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), le puissant syndicat estudiantin, dont il fut l’un des leaders emblématiques (1995 – 1998).
Réfugié en France où il a été diplômé de l’Université Paris VIII et Université Paris VII, il est réapparu cinq ans plus tard à la tête de la rébellion du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI, 2002 – 2011). Après avoir occupé plusieurs portefeuilles ministériels, le natif de Diawala a été nommé Premier ministre par l’ex-président Laurent Gbagbo.
Reconduit à la tête du gouvernement par le président Alassane Ouattara après la crise postélectorale, Soro a finalement déposé ses bagages à l’Assemblée nationale ivoirienne où il brigue son deuxième mandat à la présidence de cette institution.
Ses relations se sont par ailleurs dégradées avec le président Ouattara à l’éclatement d’une vague de mutineries, et surtout à la découverte d’une cache d’armes chez Souleymane Kamaraté dit Soul to Soul, le chef du protocole de Soro Guillaume.
Quant à la présidentielle de 2020, le député de Ferkessédougou ne s’est pas encore officiellement déclaré candidat, mais les différentes sorties de ses lieutenants lèvent un tant soit peu un coin de voile sur ses ambitions présidentielles.
Mais au sport comme à la politique, il faut avoir du souffle pour être plus conquérant et remporter des victoires. Avec ce parcours qu’on connait de l’homme, pourra-t-il avoir suffisamment de poigne pour transformer l’essai ?
Pour certains de ces proches, cette question ne mérite même pas d’être posée, d’autant plus que GKS a toujours su repartir de bon pied toutes les fois que l’on le croyait en difficulté. Et en toute évidence, Tiéni Gbanani semble suffisamment outillé pour jouer sur ce terrain qui l’a vu grandir. En témoigne le nombre de ses clubs de soutien qui ne cessent de s’accroître. Mais ne dit-on pas que la politique est la saine appréciation des réalités du moment ? Attendons donc de voir de quoi l’avenir sera fait, car d’ici là, beaucoup d’eau pourrait couler sous le pont.